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Le musée d’art contemporain des Sables d’Olonne et balade dans la ville
Jeudi 22 Février 2024
Photos de Catherine Texerault
Visite de l’exposition des fétiches de Gaston Chaissac
Balade dans la ville
Le musée d’art contemporain des Sables d’Olonne.
Originaire d'Avallon, en Bourgogne, Gaston Chaissac (1910 - 1964) est issu d'un milieu modeste. Il découvre l'art à Paris en 1937 grâce à sa rencontre avec Jeanne Kosnick-Kloss et Otto Freundlich, qui l'encouragent à peindre. Sa première exposition personnelle a lieu à Paris, galerie Gerbo, dès 1938. Durant la guerre, à Saint-Rémy-de-Provence, il rencontre chez Albert Gleizes quelques grands noms du monde de l'art, André Bloc notamment, qui le soutiennent à distance. Chaissac pose les fondements de son engagement artistique dès la fin des années 1930. Il arrive à Vix, en Vendée, en août 1942, puis suit sa femme Camille, institutrice laïque, lors de ses changements d'affectation, à Boulogne tout d'abord (1943 - 1948), puis à Sainte-Florence (1948 - 1961) et de nouveau à Vix à partir de juillet 1961.
Gaston Chaissac croise dans son environnement immédiat, son « champ visuel », les matériaux et les personnages bien ordinaires qui sous sa houlette deviennent motifs artistiques. En chroniqueur de L’Oie, il raconte, dans son abondante correspondance les menus événements et les rencontres qui rythment son quotidien. En inventeur de la « peinture rustique moderne », il fait des chemins, des bois, des chantiers ou des décharges de la Vendée ses terrains de jeu et y collecte tout un attirail d’objets, quotidiens ou usagés, qu’il métamorphose par ses talents de coloriste hors-pair.
Le soixantième anniversaire du musée est l’occasion de cette nouvelle exposition conçue à partir des collections, riches aujourd’hui de plus de 300 œuvres de l’artiste, pour certaines inédites. Conçue selon une approche thématique qui croise les mots et les choses, elle propose de mettre en lumière l’extrême inventivité de Gaston Chaissac. Cet artiste, qui saisit autour de lui ce qui échappe aux autres, a su métamorphoser les thèmes et les matériaux les plus banals en « fétiches dernier cri », dandys, masques, totems et autres « inepties » ou « trouvailles ». Ses « irréalités », faisant fi des formules toutes faites, ont contribué à renouveler le langage artistique d’après-guerre en misant sur la fantaisie et la spontanéité .